#BOZA

Parmi les 3 films que nous avons visionnés, celui que j’ai préféré ou du moins celui qui m’a le plus touché est probablement #BOZA. Nous avons pu voir dans ce court-métrage des hommes et des femmes venant d’Afrique en transit vers l’Europe. La particularité de ce métrage est qu’il est fait à partir d’images personnelles, de vidéos et selfies pris par les principaux concernés ce qui apporte une certaine authenticité supplémentaire selon moi.

Durant les 17 minutes de ce film, nous avons fait la connaissance d’Alhassane, Aminata, Mamadou, Mariam et Yahya qui chacun à leur tour nous ont brièvement fait part de leur voyage et de leurs motivations, notamment ce fameux but : « boza ». En effet, dans de nombreux dialectes d’Afrique de l’Ouest «boza» signifie victoire, ou dans ce contexte, le cri de joie de celles et ceux qui ont réussi à rejoindre l’Europe.

Nous avons découvert les épreuves que chacun d’eux ont pu traverser du point de vue des sujets et non pas d’un point de vue externe, occidentalo-centré. #Boza » c’est le vrai, l’authentique, la suppression des filtres et le dépassement des frontières au sens propre comme figuré.

Ce film, malgré son sujet épineux et assez tragique, il en ressort malgré beaucoup de choses positives. Du courage, de la gaité et énormément d’espoir. On suit en effet le parcours de ceux qui ont réussi la traversée et ses derniers évoquent leur arrivée en France.  Malgré les embuches rencontrées avant, durant et après, ils ne faiblissent pas, ne renoncent pas étant continuellement poussés par l’espoir d’une vie meilleure, d’une victoire, de « boza » la lueur d’espoir au bout d’un tunnel de dangers.

On prend néanmoins conscience des aspects difficiles de leur parcours, qui même après leur arrivée en Europe, n’est pas encore fini. Ils témoignent dans un premier temps des violences politiques ou familiales qui les ont menés à fuir leur pays. Ils nous présentent les vraies raisons qui conduisent ces hommes et ces femmes à tout quitter, leurs repères et leurs proches. Aminata nous dit d’ailleurs : “ Il faut montrer le vrai visage des gens, pas ce qu’on voit dans les médias ”. C’est important d’avoir ce point de vue ci pour apprendre et comprendre leurs histoires et leurs parcours. Cette vision des choses s’éloigne souvent de cette présentée dans les médias occidentaux lorsque le thème des migrants est évoqué.

Le film repose en clair sur ce principe coréalisation avec les personnes concernées, où chaque personne est libre de montrer son histoire, son parcours, avec leur propre « mise en scène », de son propre point de vue avec des images leurs appartenant.

Certains passages de ce court-métrage restent nonobstant plus que poignant. Je pense notamment au moment où Alhassane montre le chantier où il est traité en esclave moderne et malgré tout esquisse un sourire. On prend conscience des nombreuses expériences terribles que ces personnes sont amenées à vivre mais qui à la suite de la « victoire finale » ne sont plus qu’insignifiantes ; réussir à traverser vivant.

La fin du film permet de se rappeler que le destin de l’ensemble des migrants s’engageant dans ce type de traversée n’est malheureusement pas toujours des plus joyeux. Certains y laissent leur vie, et la fin du film est un hommage aux disparus en mer qui dont il ne reste d’eux que les images conservées dans les téléphones de leurs proches.

Ce documentaire m’a le plus intéressée car il est vrai qu’avec le contexte de pandémie actuel, on a tendance à oublier les problèmes de société qui existaient déjà. #Boza permet à la fois une prise de conscience et en même temps une bouffée d’air frais grâce aux personnes attachantes présentées. La distance entre eux et nous est comme rompue, on découvre leur culture, leur histoire et on se rend compte qu’il s’agit simplement de gens comme nous, des gens pleins de courage et d’espoir, prêt à tout pour une vie meilleure.

Kezia

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